Découverte au bord d’un lac, allongés sur de vieux tapis persans, la musique de Petit Prince nous emporte sur une planète inconnue tout au fond d’une jolie galaxie aux multiples couleurs. Membre du label montreuillois Pain Surprises aux cotés de Jacques, Jabberwocky et Basile di Manski, Petit Prince nous parle de son parcours, de ses influences, de ses insupportables voisins et des légumes.
C’est la rentrée ! Il fait beau, il fait chaud, tu ouvres les yeux… qu’écoutes-tu ?
Si je suis en position allongé, surement un morceau assez long, avec des parties assez diverses, une grosse montée, une fin avec des choeurs de ouf. Comme ça, je pense à Sea Horse de Devendra Banhart, mais ça pourrait être plein d’autres choses. Et il est possible que je referme les yeux assez rapidement
SI je suis en position debout, « when the levee Breaks » de Led zeppelin. C’est le genre de son qui te donne beaucoup de motivation. Celui que tu mets quand tu ranges ton appartement après une soirée.
Dessine moi un mouton… à quoi ressemble t-il ?
A bien peu de chose. En fait quand j’ai choisi le nom Petit Prince, c’était avec la plus grande naïveté et aucunement inspiré du personnage de saint Exupéry. J’essaye de faire au mieux pour qu’on ne fasse pas d’association, même si j’ai l’impression qu’elle se fait naturellement.
Si tu avais un avion rouge… où planerais-tu ?
Au-dessus de la spree (Berlin) sans aucun doute. Quand je suis la bas, je plane d’ailleurs bien au-dessus de mon avion rouge. J’étudie très sérieusement la possibilité d’émigrer là-bas, c’est vraiment la ville du 21eme siècle.
Si tu ne pouvais emporter qu’un souvenir musical… quel serait-il ?
Ma rencontre simultanée entre pink floyd et de la consommation excessive de canabis. C’était un de ces étés où tu es trop vieux pour partir en vacances avec tes parents et trop jeune pour partir avec tes potes. J’étais chez un ami, et on fabriquait des Bangs, avec une bouteille en plastique et une paille (Maman si tu es en train de me lire, ce n’est pas ce que tu crois !). Rapidement je m’étais endormi, à même le sol. Vers 2/3h du matin, je me réveille au son du « live at pompei » des pink floyd. Et plus exactement, au moment du solo de David Gilmour sur Echoes… Je savais honnêtement pas si j’étais en train de rêver. Mon ami avait eu la riche idée de mettre ça très fort et je l’en remercie encore aujourd’hui.
Il y en a un deuxième que je mets à peu près au même niveau. L’histoire est beaucoup plus courte. C’était au concert de AIR à Strasbourg, dans une super salle qui s’appelle « la laiterie ». J’étais avec beaucoup d’amis. Quand ils ont joué « la femme d’argent » on était tous complètement hypnotisé. Ils avaient une scéno hyper cool, très psyché. Vers la fin de la chanson qui durait des heures, je me suis retourné vers mes amis, qui étaient littéralement absorbés. Plus personne ne bougeait, Les gens avaient quitté leurs corps. Je me suis mis à crier et applaudir, car j’étais en trop plein d’Emotion, et là, toute la salle a suivi. Grand moment d’euphorie collective.
Pain surprises…. quel goût a t-il ?
Il avait un gout très epicé, de jeunesse, de folie et la chance qui va avec. Aujourd’hui il a pris du corps et de la maturité. C’est une bonne chose d’être mieux organisé et de se professionnaliser. Mais on veut absolument garder notre insouciance. C’est quand on reste Naif qu’on fait les meilleurs choix et qu’on est le plus créatif.
Ton premier EP, « Deux Mille Dix », est sorti il y a déjà 1 an… qu’elle ont été tes inspirations sur ce projet ?
Mon père m’a beaucoup fait écouter de rock quand j’étais petit. Il est un peu monomaniac du Rock. Un peu comme les mecs qui n’écoutent que du jazz. C’est lui qui m’a fait découvrir les doors, Led zeppelin, les beatles, the who, Neil Young et beaucoup, beaucoup d’autres. Un de mes premier souvenir musical c’est Highway Child de Jimi Hendrix. Il y avait un cd gravé de lui que mon père laissait trainer dans la voiture.
Ado, j’ai découvert plein d’autres choses grâce à mes amis Jacques et Arthur. Le punk, le Funk, le rock plus pshyqué, le blues. Mais aussi et surtout, faire de la musique en groupe. On passait la quasi-totalité de notre temps libre dans la cave d’arthur et on jammait (du Verbe Jammer). C’est comme ça que j’ai appris à jouer de la guitare, de la bass, du synthé et de la batterie. C’était vraiment une période inoubliable.
A 18 ans, je suis arrivé à Paris et j’ai découvert la musique électronique, ENFIN ! J’ai aussi découvert le fait d’avoir des voisins insupportables et de devoir faire de la musique tout seul avec son ordi et un casque.
Mon premier EP, c’est le choc de tout ça avec un événement qui m’a beaucoup peiné, arrivé en 2010.
En parlant d’inspiration… quelles sont les tiennes (musicales, littéraires, gastronomique…) ?
Au-delà de la musique, je vais énormément au cinéma. J’adore ça, j’ai habité un an dans le 5eme arrondissement, près de la filmothèque, du champolion et du reflet Medicis. Trois cinémas incroyables, où j’étais quotidiennement. J’en profite pour vous dire de regarder les films de Joachim Trier, si ce n’est pas déjà fait. Et si vous le connaissez, dites-lui d’écouter ma musique !
Côté gastronomie, je suis du type Bio Vegan Chil ! C’est-à-dire que je mange Bio Vegan le plus possible, mais dès que c’est compliqué, surtout pour les autres, je fais pas le relou et je mange tout ce qu’on me donne, de manière chil. La gastronomie asiatique, c’est du gros bonheur pour les vegans. à côté de ça, je suis un fan inconditionnel du Kebab et de la pizza.
cette question sur la nourriture est très intéressante, car la personnalité des gens, est souvent très liée avec ce que les gens mangent. J’ai un ami qui a une maladie génétique, qui n’a pas d’odora, et donc pas de gout. Pourtant il adore aller dans les bons restaurants et boire du bon vin. à chaque fois il me demande si le vin est bon. Si je lui dis que oui, il me fait confiance et trouve le vin non-objectivement meilleur. Comme quoi, la nourriture qu’on mange, c’est un peu comme les chaussures qu’on porte, c’est un truc qui nous correspond.
J’ai l’impression de pas trop m’entendre avec les gens qui mangent pas de légumes.
Ta planète à toi… elle ressemble à quoi ?
Dans mon monde, il y a des animaux partout. On peut faire la sieste allongée sur le ventre de tigres géants. Les villes sont infestées par la nature. Les avenues sont très larges et un fleuve s’écoule au milieu d’elles. Il y a des concerts dans des potagers chauds et humides, où des gens, très beau, se baladent nus. Une fois par an, on peut s’envoler sur le dos d’une cigogne.
Et… Maintenant ? ( Qu’as tu prévu le 7 octobre prochain dans le cadre du festival Maintenant ? )
« Et maintenant » est une question que je me pose souvent en ce moment. En tout cas je serai a priori présent le 7 octobre à Rennes pour le festival Maintenant. Je jouerai avec tous mes instruments au sol et les gens seront tout autour de moi. Je ne sais pas encore si les gens seront allongées mais j’espère.
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