Isaac Delusion, un groupe en pleine ascension, voyageant sur le dos de l’éléphant effervescent du label Parisien Cracki Records, s’est confié à nous, là haut, en altitude. Après deux EP et une tournée aux Etats-Unis, il est temps de vous présenter cette bande de pote qui voit le soleil à minuit.
Parlez nous de vos débuts, vos rencontres ; du duo au trio ?
Nicolas : Loïc et Jules ont monté le projet. Ils se connaissent depuis un bon moment et avaient déjà pas mal composé ensemble. Ils m’ont contacté alors que j’étais membre du groupe Lovely Rita (en référence à cette chanson des Beatles) et ingénieur du son. Désormais on est 4 dans le groupe avec l’arrivée de Bastien qui touche à tout; percu’, synthé’…
Loïc : C’est vrai qu’au départ on avait une approche assez électronique et là avec Nicolas à la basse et Bastien au synthé ça renforce l’aspect scénique. On trouve beaucoup plus d’énergie pendant les concerts. Le but est justement de s’éloigner de tous les automatismes que l’on a l’habitude d’utiliser, mettre de côté les séquences informatisées et aboutir à quelque chose de plus live, où l’impro trouve sa place.
Isaac Delusion; rien qu’à travers ce nom, on entend la parole des anges ? Un rapport avec une prophétie peut être ?
N.: Loïc et Jules sont mieux renseignés que moi là dessus, mais c’est vrai qu’il y a ce côté mystique voire religieux qui date des Jacobins. Mais ça fait également écho aux lois de l’apesanteur, de la gravité, de Newton.
L.: J’aime donner ce côté solennel à la musique. Je pense par exemple au Gospel ou encore à la Soul Music qui m’inspirent mais aussi à ce côté aérien.
Vos productions font écho à mon sens à ce que peut faire Patrick Watson. Justement, quelles sont vos influences, comment on fait du Isaac Delusion ?
N. : C’est généralement un travail de composition qui vient de Loïc ou de Jules. On part d’un sample ou d’une base plus Electro, après l’inspiration fait le reste. Loïc est beaucoup axé Rock Inde ou Folk alors que Jules est plus dans une dimension Hip-Hop ou Soul. Ça donne un mélange assez riche.
L. : Ah Patrick Watson, sa voix m’inspire beaucoup justement ou encore Neil Young ou même Sigur Ros, Thom Yorke. On part en effet d’un sample, d’une boucle, surtout sur le dernier EP, et on l’enrichit. Chacun y apportant quelque chose. Désormais et contrairement aux EPs on s’oriente d’avantage vers une composition moins orientée électronique, vers un contenu plus live, plus riche avec plus d’arrangements.
Après je bosse pas mal chez moi. C’est souvent avec les moyens du bord d’ailleurs. Je pense notamment au morceau Midnight Sun que j’ai enregistré dans ma chambre. Pour les enregistrements, on bosse avec les bonnes personnes et ça marche.
A travers votre clip Transistors on trouve une esthétique très américaine. Comment s’est passé ce tournage ?
L. : On a tourné ce clip en Normandie. C’est Maximilien Franco qui l’a réalisé. On y retrouve aussi toutes ces thématiques du dialogue, de la transmission de pensée… C’était un super moment avec une bonne ambiance. Pour la petite anecdote, tous les membres du groupe sont littéralement tombés sous le charme de l’actrice !
Vous êtes signé chez Cracki Records et désormais une réputation aux Etats-Unis, comment s’est passé la rencontre ?
N. : Par le bouche à oreille principalement. On a également signé avec une maison de disque à New-York. On commence à avoir beaucoup de contacts là bas, dont notamment un tourneur qui nous a permis de partir en tournée.
Ricochets sur le Pacifique.
Parlons justement de votre tournée aux Etats-Unis. Qu’est ce que vous en retenez ? Une ville à ne pas manquer ?
N. : On est partis presque un mois tous ensemble pour une tournée. De grands moments. On a pas mal bougé; New-York, Boston, Hollywood, San Francisco, San Diego, Austin, Los Angeles… Pour ma part j’ai beaucoup aimé San Francisco, on s’est retrouvés à passer un petit moment à surfer sur le Pacifique. Ah et il y a évidement le festival SXSW (South by South West) à Austin. Superbe ambiance et pour tous les goûts. Tu trouves du métal de la pop ou encore de l’électro dans une même rue.
L. : SXSW ouais, ça nous a énormément apporté. Une ambiance incroyable, une superbe atmosphère. Après c’est vrai que ces moments à surfer sont mémorables aussi. Et moi aussi j’avoue avoir eu un gros coup de cœur pour San Francisco.
Depuis votre retour vous avez joué notamment au Trabendo pour la première Inter-Session. Quels sont vos projets ? Une nouvelle tournée ? Et enfin, un album ?
N. : Et oui le Trabendo, on a joué aux côtés de Fauve, Alex Beaupain et Robi. Et puis pour la suite, en effet, une tournée en Inde, au pays des éléphants justement, dès le 14 avril. On part avec l’Alliance Francaise, pour le moment on a 6 dates de prévues. On ne sait pas vraiment à quoi s’attendre vis-à-vis de la réception du public ceci dit.
L. : Contrairement à notre tournée aux Etats-Unis où on y était aussi dans cette idée de conquête, de rencontres et de booking, pour l’Inde on voit ça d’avantages dans une démarche de découverte, de voyage spirituel peut être, une volonté de confronter les cultures et rencontrer un public pas forcément habitué à ce style musical.
Et l’album, début 2014 si tout va bien mais il arrive. On teste déjà quelques morceaux pendant nos concerts et contrairement aux EPs on travaille davantage la démarche et l’inspiration live, plus acoustique, moins électronique du moins.
Question chill, quand tu regardes les nuages qu’est ce que tu vois?
N. : (rire)
L. : en ce moment même si il fait un peu gris je dirais des dinosaures ou des têtes de monstres.
Pour finir, une musique « réveil douceur » ?
N. : J’écoute facilement Archive ou les Pink Floyd.
L. : Actuellement le dernier Thom Yorke et ce morceau d’Atoms For Peace; Stuck Together Pieces. Ah et sinon, je conseille le Rodriguez – Cause, et le film Sugar Man qui va avec.
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